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COVID et CRIMES

22 janvier : Marche pour … l’emprisonnement des avortées (?)




22 janvier : Marche pour … l’emprisonnement des avortées....

Dans un monde où énormément de femmes n’ont pas le choix d’avoir ou pas des relations sexuelles, - et je parle aussi de l’Occident, où l’injonction à la sexualité des femmes est impérieuse, malgré les grandes proclamations de liberté -,  il est insupportable que les femmes soient punies pour avoir voulu échapper à une grossesse.

Marche pour la vie clament les partisans de la manifestation du 22 janvier. Bien sûr ils et elles n’ont pas tort, mais l’aspect insupportable de leur initiative est qu’elle est objectivement, ou qu’elle encourage, la demande d’une répression pénale des femmes subissant un avortement.

Ou bien alors il faudrait que les français anti-IVG disent plus clairement qu’ils ne la réclament pas … mais je pense que nombre d’entre eux sont effectivement pour des peines de prison pour avortement.

Ils ont l’autorité de l’Eglise pour eux : le catéchisme de 1992 est clair : il faut des peines pénales contre l’avortement. Pénal égale dans l’esprit du public, prison pour « la » coupable.

Bien sûr, certains partisans de l’interdiction de l’IVG ont déjà exprimé clairement leur opposition à la répression.

Depuis des années, le projet de loi du centre (catholique laïque) Charlier est contre la pénalisation des femmes.

Encore plus significatif, les déclarations des « pro-life » américains.
En mars 2016, Donald Trump déclare :  « Il doit y avoir une certaine forme de punition »(sur la chaine MSNBC).( https://youtu.be/h1Jpoecf0xY )  La transcription du débat au cours duquel Donald Trump a prononcé des paroles est explicite. De la prison pour les femmes  , oui il y pense, pour l’homme, non …
Alors plusieurs associations américaines « pro-life » condamnèrent ces propos :  « National Right to Life Committee », « Susan B. Anthony List »,  et la présidente de « March for Life » qui déclara : «  Etre pro-life c’est vouloir le meilleur pour la mère et l’enfant …Aucun pro-lifer ne voudrait jamais punir une femme qui a choisi l’avortement. C’est contre la nature même de notre action. »

Revenons en France.  Où il est vrai que les anti-IVG n’auront bientôt plus le droit de rien dire, sauf s’ils sont imams.

Nulle part explicitement le catéchisme ne s’oppose à la contrainte faite aux femmes d’être rendues enceintes contre leur volonté.
« Tu seras enceinte si je veux quand je veux ». Telle et demeure la loi masculine. Telle est aussi la loi soutenue visiblement, selon toutes apparences pour le grand public, par la « Marche pour la Vie ».
Certes, l’esprit de l’évangile semble-t-il, la lettre en tout cas de Jean-Paul II s’oppose à ce que la femme soit même seulement regardée comme un objet.
Mais demeure la réprobation du « refus de la vie » comme violation du devoir d’une épouse, demeure l’autorité masculine du magistère et des prêtres hommes pour dire aux femmes leurs devoirs, s’ajoute à cela les propos grossiers du Pape François sur les vieilles filles.
Quant à l’islam, avec ses versets et hadiths répugnants sur les droits sexuels d’user du corps des femmes, textes qui ne changent pas lorsque l’islam est «  en France » ...

Manifester alors « pour la vie » ?
Quand je verrai des prêtres manifester contre l’achat de prostitution et contre l’infidélité masculine en général, pour la « chasteté » des hommes, alors je croirai que l’Eglise se préoccupe réellement du corps des femmes.
Quand je verrai des hommes catholiques manifester pour dire aux hommes leurs devoirs à eux, avant de dire aux femmes ce qu’ils pensent être leurs devoirs à elles, alors je voudrai bien croire que ceux qui sont présents à la « Marche pour la vie » ne manifestent pas uniquement pour soumettre les femmes.

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