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Anne-Marie Delcambre : Jérusalem et les fils d’Israël vus du côté musulman




 Jérusalem et les fils d’Israël vus du côté musulman 

Il est faux de croire que tous les chercheurs musulmans seraient atteints de cécité, concernant les textes sacrés de l’islam... Quelques-uns sont même parvenus à des conclusions qu’il est utile de connaître. C’est le cas de Mondher Sfar qui ne craint pas de critiquer certaines interprétations du Coran, concernant un problème qui divise Juifs et musulmans, le statut de Jérusalem.


Dans son livre «Le Coran, la Bible et l’Orient ancien», éditions Sfar, 1 rue Cassini, 75014 Paris, deux points concernent Jérusalem:

Premier point: dans le chapitre VII (page 239 à 260), l’auteur démolit complètement la tradition fausse du voyage céleste de Muhammad: les musulmans croient que leur prophète se serait élancé vers le ciel à partir du centre de l’actuel Dôme du Rocher à Jérusalem. Or, d’après Sfar, l’analyse syntaxique du premier verset de la sourate 17 exclut que Mahomet ait pu effectuer un tel voyage. C’est du temple de La Mecque que le prophète de l’islam se serait élancé vers le temple CELESTE extérieur appelé Al Aqsa. C’est après la mort de Mahomet que le voyage vers Jérusalem fut inventé par l’un des premiers califes, afin de faciliter l’acceptation de l’islam par les nouvelles populations conquises.

Le deuxième point: Dans les pages 418 et 419, l’auteur démolit complètement la tradition; fausse selon lui, selon laquelle la prière des musulmans aurait été primitivement dirigée vers Jérusalem, avant de l’être ensuite vers la Mecque. Elle était au contraire dirigée, selon des directions changeant au cours de la journée, de l’Est vers l’Ouest, sans passer par le Nord.

Loin de moi l’idée de rejeter les analyses d’un chercheur qui me semble être un savant exégète du Coran parce que, quand il parle de Jérusalem, il ne serait pas «neutre». Il est certain qu’il n’est pas un ami d’Israël. En 2003 il était encore présent (m’a affirmé un fidèle lecteur, André Goffart, habitant Bruxelles) à un meeting à Saint–Denis, organisé par le Mouvement Islamiste Palestinien (que l’on croit lié au Hamas). Mondher Sfar est auteur d’un autre livre «le Coran est-il authentique?» diffusé par les Editions du Cerf, aussi iconoclaste.

La conclusion que l’on peut tirer des analyses de Sfar, c’est que Jérusalem ne représente rien pour l’islam en tant que religion. Tout ce qu’on a fait croire à ce sujet aux musulmans est faux. Mais en fait, son analyse n’est pas nouvelle.

Il est exact que la sourate 17, intitulée «Le Voyage Nocturne ou les Fils d’Israël, verset 1, dit simplement ceci:
«Gloire à celui qui a transporté son serviteur, la nuit, de la Mosquée Sacrée à la Mosquée très éloignée autour de laquelle nous avons mis notre bénédiction, afin de lui faire voir certains de nos signes. Il est l’Audient, le Clairvoyant».
Ce verset, dit l’orientaliste Régis Blachère, a suscité une immense littérature exégétique, hagiographique et théologique. Tout le monde est cependant d’accord sur deux points:
1) «Son serviteur» désigne Mahomet.
2) La Mosquée Sacrée représente le Temple de La Mecque.
Deux points, au contraire, prêtent à des divergences: le phénomène de l’Ascension et l’expression «la Mosquée très Eloignée». Pour Régis Blachère (et là, le tunisien Sfar ne fait que s’engouffrer dans la voie ouverte par le célèbre arabisant) «c’est sans doute plus tard, peut-être sous le Califat des Omayyades de Damas, quand on chercha à déposséder La Mecque de sa prérogative de métropole religieuse et unique de l’islam, que l’expression «Mosquée très Eloignée ne désigna plus la «Jérusalem Céleste» mais la ville même de Judée».
Il est certain qu’une prise de position claire et officielle de la Ligue Islamique Mondiale, ou de l’université d’Al Azhar au Caire, pourrait parfaitement changer les choses, en déclarant qu’on peut interpréter autrement le verset 1 de la sourate 17 et que ce sont les Omeyyades «impies» qui ont donné à Jérusalem ce statut!
En revanche, le traitement des Fils d’Israël dans le Coran ne prête guère à interprétation car les mots sont clairs et des versets très nombreux vont dans le même sens, celui d’une condamnation sans appel des Juifs. Dans une conférence donnée à la synagogue de Neuilly-sur-Seine, j’avais parlé du «Statut des Juifs dans les textes de l’islam» (conférence du 5 janvier 2005). Mais même en se référant au seul Coran (les commentaires ne font qu’amplifier et il n’arrive jamais que cela aille dans le sens d’un adoucissement), on s’aperçoit, dès qu’on ouvre le Livre réputé Saint, que Dieu (Allah) est profondément en colère contre les Fils d’Israël qui n’ont pas voulu croire, alors que des messagers leur ont été envoyés!!!. (Sourate 7, versets 57/ 59 et s) Que ce soit Noé, que ce soit Loth, qui reproche à son peuple de se livrer à la turpitude «que nul, parmi les mondes, n’a commise avant vous (v.78/80), que ce soit Moïse qui a fait traverser la mer aux Enfants d’Israël (mais le peuple de Moïse adopta un veau comme divinité). Ils étaient des injustes, dit le Coran. Ce qui est plus grave, ils changèrent en une autre Parole, la Parole qui leur avait été dite. Les Juifs, à l’origine peuple élu de Dieu, ont perdu cette élection, par perversité, par orgueil «lorsqu’ils refusèrent par orgueil d’abandonner ce qui leur avait été interdit, nous leur dîmes «soyez des singes abjects» » (verset 166).
Et alors, Dieu dit à son prophète «Raconte-leur l’histoire de celui à qui nous avions donné nos signes et qui s’en écarta» (verset 174/175). «Il s’inclina vers la terre et suivit sa propre passion. Il est semblable à un chien (kamathali al kalbi) qui halète si tu l’attaques et qui halète aussi si tu le laisses. Tel est l’exemple des gens qui traitent de mensonges nos signes» (...) (v.175/176 de cette même sourate 7).


Pourquoi cette dureté à l’égard des non musulmans et principalement des Juifs?
1) Les juifs sont des faussaires (sourate 2, v.73/79) «Malheur à ceux qui écrivent l’Ecriture de leurs mains puis disent ceci vient d’Allah».
2) Les juifs sont des semeurs de scandale (sourate 5 v.69/64) aussi «nous avons excité contre eux l’hostilité et la haine jusqu’au jour de la Résurrection. Chaque fois qu’ils allument un feu, nous l’éteignons. Ils s’évertuent à semer le scandale, alors qu’Allah n’aime pas les semeurs de scandale».
3) Les juifs sont maudits: sourate 4, v.154/155 «Nous les avons maudits parce qu’ils ont rompu leur Alliance (avec Nous), parce qu’ils ont été incrédules en les signes d’Allah, parce qu’ils ont tué sans droit les Prophètes, v. 155/156 «pour avoir dit contre Marie une immense infamie», v.156/157 «pour avoir dit: Nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, l’Apôtre d’Allah! alors qu’ils ne l’ont ni tué ni crucifié, mais que son sosie a été substitué à leurs yeux».
Ainsi les Juifs, dans le Coran, sont injustes, ingrats, pervers, avides, menteurs, enfoncés dans le péché. Ils n’ont ni foi ni loi. Ils ont tué leurs prophètes et se sont comportés en bêtes: des singes, des chiens, des ânes, voici ce qu’ils sont: sourate 62, verset 5 «l’image de ceux qui ont été chargés de la Thora et qui, par la suite, ne s’en chargèrent point, est à la ressemblance de l’âne chargé de livres. Combien détestable est l’image de ce peuple qui traite nos signes de mensonges! Allah ne dirige point le peuple des injustes».

Pour les musulmans, Allah ne guide plus les Juifs, ces premiers Fils d’Israël, pas plus qu’il ne guide les Chrétiens «associateurs». Ces «gens du Livre» ne méritent plus le beau nom de «Fils d’Israël». Ce sont des bêtes!. Sourate 8, v.57/55 «Il n’y a point auprès de Dieu d’animaux plus vils que ceux qui ne croient point et qui restent infidèles». Oui, Juifs et Chrétiens ne sont que des chiens d’infidèles (ou pour les chrétiens, des cochons d’infidèles!). Mais leurs prophètes, eux, qui furent chargés d’avertir les Fils d’Israël, ont été purifiés, «récupérés» par l’islam. Les prophètes juifs et chrétiens se sont désolidarisés de leur peuple! Ils sont devenus, parce qu’ils sont «soumis», des prophètes purement musulmans.

Le religieusement correct et le politiquement correct veulent laisser croire à l’égalité entre les trois monothéismes, à un dialogue possible et même souhaitable. Mais en ce qui concerne l’islam, comme le dit Philippe Aziz (Aziz Mahjoub de son vrai nom) «l’homme du Coran, vie et enseignement de Mahomet», Editions Ramsay 2001, p 246 «Ruse et mensonge sont permis quand ils sont mis au service de la foi».
Dans la sourate 47 v.37/35, il est dit «Ne faiblissez donc pas! N’appelez point à la paix alors que vous avez la supériorité! Allah est avec vous».

Mais si le musulman n’a pas la supériorité, il lui est recommandé d’être doux avec les non musulmans: sourate 29, l’Araignée, verset 45/46 «Ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre», et sourate 16, les Abeilles, verset 126/125 «Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle les gens au sentier de ton Seigneur et discute avec eux de la meilleure façon», car l’islam cherche à convertir. C’est là la grande différence avec le judaïsme.


Quant aux croyances religieuses, elles sont toujours là, tapies dans l’ombre du subconscient, forgeant une mentalité, pesant sur les comportements des musulmans. Dans la sourate 48, verset 29, il est dit «Mahomet est l’Apôtre d’Allah. Ceux qui sont avec lui sont violents à l’égard des Infidèles et compatissants entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés dans la prière (;;) La marque de la prosternation est sur leur visage. Voici la parabole à leur propos, dans la Thora et dans l’Evangile «Ils (les musulmans) sont comme le grain qui ayant sorti ses pousses, leur donne force, en sorte qu’elles grossissent, se tiennent droites sur leur tige, faisant le plaisir du semeur».

D’après le Coran, non seulement les juifs et les chrétiens sont des chiens d’infidèles, mais la Thora et l’Evangile, leurs propres Ecritures, leur préfèrent les croyants musulmans!!! Voilà ce que les nouveaux négationnistes, les nouveaux penseurs de l’islam, veulent nous cacher, alors que les pieux musulmans qui accèdent au Livre Saint sont au courant et l’ont toujours été.

A partir du Coran et du comportement du Prophète Mahomet (Sunna) comme sources, un Droit religieux a été élaboré au 8ème siècle. Lors des conquêtes, des non musulmans se trouvèrent devoir vivre sous la loi du vainqueur. Ces non musulmans ne furent pas traités en égaux, car en Islam, LE NON MUSULMAN N’EST JAMAIS L’EGAL DU MUSULMAN.

Les non musulmans en terre d’islam (dhimmis) étaient en effet assujettis à un statut de «protection» moyennant impôt, véritable «rançon», et ce statut présenté actuellement par certains comme idyllique (!) s’accompagnait toujours de mépris de la part des musulmans. Les dhimmis ignoraient sans doute la vraie raison de ce mépris, de ce statut de sous-homme. S’ils avaient ouvert un Coran, ils auraient su que les causes en étaient RELIGIEUSES.

L’Église Catholique Romaine a fait retirer des missels la mention «Juifs, peuple déicide». Quand les musulmans se décideront-ils à reconnaître qu’il y a dans les textes de l’islam une réelle judéophobie?



L’assassinat médiatique de Bat Ye’or


textes de Anne-Marie Delcambre publiés par Libertyvox



Quiconque s’est un jour penché sur le statut des non musulmans en terre d’islam, ne peut ignorer les travaux de Bat Ye’or. L’ouvrage le plus récent sur le Jihâd (guerre sainte), paru dans la collection très universitaire «l’islam en débats», dirigée par Jocelyne Dakhlia et Françoise Micheau, et dont l’auteur est Michael Bonner, professeur associé d’Histoire islamique médiévale à l’université du Michigan aux U.S.A, parle ainsi des livres sur la situation des non-musulmans dans les sociétés musulmanes [1] «une riche production d’ouvrages, dont certains évoquent le mythe du paradis interconfessionnel, tandis que d’autres comprennent des accusations acerbes comme celles de Bat Ye’or dans «le dhimmi: profil de l’opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe» (Paris, Anthropos, 1980).

L’américain Michael Bonner ne traite pas Bat Ye’or en paria de la recherche. Il ne fait pas de la désinformation. Il ne l’assassine pas scientifiquement. Il l’égratigne simplement.
Or, c’est un véritable assassinat médiatique qu’a perpétré Malek Chebel, auteur du «Dictionnaire amoureux de l’islam» et du «Manifeste pour un islam des Lumières», dans le journal «Le Point, le 10 Avril 2005!

Tout le long du texte intitulé «Ne semez pas la confusion!» court contre Bat Ye’or l’accusation grave de falsification de la vérité. Certaines phrases sont particulièrement graves car elles laissent croire que Bat Ye’or règle des comptes: «régler des ardoises anciennes», ceci dans un but de propagande: «Vous amenez des éléments concrets, ils sont reformatés selon un calcul précis et une propagande qui parle au nom d’un passé révolu et qui vise à condamner collectivement les Arabes» et cette phrase particulièrement méprisante: «Et surtout, prenant la partie pour le tout, lorsque deux ou trois intégristes musulmans ont pris le pouvoir c’est –AUX YEUX DES HISTORIENS DE FIN DE SEMAINE– tout l’islam qui est responsable».

Monsieur Chebel n’emploie pas l’expression «historiens du dimanche», non! Il rappelle implicitement que pour Bat Ye’or, c’est le samedi, sabt, le septième jour; qu’elle travaille! En arabe, le dimanche se dit Ahad, un, c’est le premier jour de la semaine. Le sabat, le samedi, c’est le jour des sorcières, le jour des Juifs (qui précisément ne travaillent pas le samedi). Et voici qu’apparaît, il fallait s’y attendre, le nom d’Oriana Fallaci, l’autre sorcière, catholique, elle, mais les sorcières entre elles s’entendent. D’ailleurs cette référence est bien présente dans l’esprit de Malek Chebel puisqu’il écrit «L’Arabe bouc émissaire était latent depuis le 11 septembre 2001. Oriana Fallaci l’a exhumé, et tous les apprentis sorciers se jettent sur sa dépouille. Aujourd’hui toutes les passions mortifères peuvent se déchaîner».

Monsieur Chebel qui cumule toutes les professions: psychologue, psychanalyste, anthropologue, sociologue, islamologue, peut-être même œnologue, brosse un tableau apocalyptique: les apprentis sorciers, qui, en fin de semaine, dansent sur la dépouille des Arabes! quelle jouissance! (heureusement qu’on sait que Malek est psychanalyste. Comme le dit Michel Onfray «car Malek Chabel se dit aussi psychanalyste (...) Reviens Sigmund ...[2] ».

Mais Malek Chebel a peur, car les apprentis sorciers font peur, et il essaie de prévenir le lecteur contre leur pouvoir! puisqu’il dit «il faut que chacun sache que la validité morale et scientifique de leurs cogitations (celles des apprentis sorciers) est plus que douteuse». On est tellement proche de l’imaginaire musulman «les bourreaux juifs israéliens qui assassinent les Arabes». Le texte de Chebel poursuit dans sa psychose délirante «l’empire musulman est sorti du frigo où il était confiné depuis plus d’un siècle. On l’exhibe à la vindicte populaire». Qui est ce «on», et la vindicte populaire de qui? des occidentaux bien sûr. Et le «on», ce sont ceux qui allument les guerres, encore les juifs, même le Coran le dit, dans la sourate 5 v . 69/64.


«Tout est calculé, adroit». On est vraiment dans la thèse du complot. Pourtant Bat Ye’or est une femme, donc menée par l’émotion, même si elle croit être scientifique «Vous croyez parler de chiffres, il n’est question que d’émotion». Une pauvre femme soumise aux passions mais néanmoins une femme dangereuse «le prétendu travail de Bat Ye’or jette de l’huile sur le feu». Elle sème la corruption sur la terre et ceux qui le font méritent la mort (toujours d’après le saint Coran sourate 5 v 37/33 «La «récompense» de ceux qui (;;) s’évertuent à semer le scandale sur la terre sera seulement d’être tués ou d’être crucifiés, ou d’avoir les mains et pieds opposés tranchés, ou d’être bannis de leur pays (...) Madame Bat Ye’or, à quoi avez-vous échappé! Vous n’avez eu qu’une tentative d’assassinat médiatique.

En effet le tireur a commis une énorme erreur. Il voulait vous faire tuer par les vôtres lorsqu’il écrit: «Depuis le XIX ème siècle, la plupart des historiens juifs, spécialistes de l’islam, Ignace Goldziher, Georges Vajda, Samuel Munk, Bernard Lewis, Maxime Rodinson, ont admis que leurs coreligionnaires en terre musulmane, toutes époques confondues, n’ont jamais été victimes de pogroms, de déportation massive, de discrimination ou d’extermination (…) Bien au contraire les fonctions éminentes que certains avaient occupées ont fait honneur à la magnanimité de l’islam classique, celui des Lumières, celui que nous aimons».

Monsieur Malek Chebel, vous devez vraiment l’aimer votre islam classique pour être aussi aveuglé mais surtout aussi menteur!!!

Je me suis reportée au livre de Bernard Lewis «Juifs en terre d’islam»[3]. Tout le livre confirme les recherches de Bat Ye’or: ainsi, p 30 «le recouvrement de la djizya (impôt) doit s’accompagner de mépris et d’humiliation. Le dhimmi viendra en personne, à pied, et non à cheval. Pour payer il se tiendra debout, tandis que le percepteur sera assis. Le percepteur l’empoignera par le collet et le secouera en lui disant « Acquitte la djizya et quand il aura payé, il lui donnera une tape sur la nuque». Chez d’autres auteurs, dit Lewis, le dhimmi se présentera le dos courbé et la tête baissée, le percepteur le traitera avec dédain et même brutalité.
Mais vous avez raison Monsieur Chebel, c’est mille fois plus supportable et agréable que les bûchers de l’Inquisition. D’ailleurs dans leur grande magnanimité certains juristes comme Abû Yûsuf au 8 ème siècle, demandent de ne pas battre les dhimmis. Mais précise Lewis, le dhimmi doit être traité durement et avec mépris, car, cher Monsieur Chebel, le statut de dhimmi a toujours été un statut discriminatoire.

Page 32, Bernard Lewis, que vous considérez comme un vrai historien, écrit «l’ensemble de ces prescriptions, répétons-le, reflétait le besoin communément ressenti de rappeler aux incroyants leur statut d’infériorité «Beaucoup de chrétiens préférèrent échapper à leur condition en embrassant l’Islam et en rejoignant les rangs de la communauté dominante. En revanche le judaïsme tint bon. Les Juifs avaient une plus grande expérience de l’adversité».

Pratiquer la désinformation comme cela a été fait dans le journal «le Point» est une infamie. Mais Bat Ye’or a toujours été critiquée par la gauche communiste.
Ainsi Jacques Ellul, répondant au professeur Claude Cahen, [4] écrit «c’est mon correspondant (Cahen) qui n’est pas scientifique (…) N’étant pas juriste, il ne voit pas la différence entre droits personnels et droits octroyés». Le fait d’avoir de hautes situations n’empêche pas d’être esclave! Les droits octroyés peuvent être retirés à tout moment.

Oui, Monsieur Chebel, là où Claude Cahen a échoué vous ne sauriez réussir. C’est ainsi que Jacques Ellul raconte la première tentative d’assassinat médiatique :

«J’avais fait un compte-rendu de ce livre (...) dans un grand journal. Et j’ai reçu une critique très violente d’un collègue, spécialiste des questions musulmanes (professeur Claude Cahen), me disant que ceci était un livre de pure polémique, qui n’avait aucun caractère sérieux. Mais ses critiques manifestaient qu’il n’avait pas lu le livre et ses arguments (à partir de mon texte) étaient intéressants pour révéler, a contrario, le caractère scientifique de cette étude» et d’ajouter «c’est un travail exemplaire dans le grand débat où nous sommes engagés» [5].

Faut-il continuer pour prouver que Bat Ye’or ne méritait pas d’être exécutée, froidement, sans pouvoir se défendre, victime de son nom, de son appartenance culturelle et politique parce que le bon musulman qu’est Monsieur Chebel ne peut admettre qu’un dhimmi, un non musulman, qui plus est se révèle être une femme, se permette de critiquer l’islam et les Arabes. Elle méritait, pour lui, d’être descendue, comme le fut Théo Van Gogh, avec cette différence, qui pour moi n’en est pas une, que l’assassinat médiatique n’est pas puni par la loi occidentale.


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[1] Téraèdre, Paris novembre 2004 (48 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie 7504) p 120

[2] Michel Onfray «Traité d’athéologie», Grasset , p273

[3] Champs Flammarion 1989

[4] Jacques Ellul «Islam et judéo-christianisme», PUF p 105

[5] Op.cité p 99

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